Il n’a fallu que quelques heures aux “enfants reporters” de l’Unicef en RD Congo pour mettre en pratique la formation vidéo mobile qu’ils ont suivie. Équipés de leurs smartphones, ils ont pu témoigner de leur expérience face à l’éruption du volcan Nyiragongo. Une formation initiée par Samsa Africa.

Les “enfants reporters” de Goma ont pu mettre rapidement en action leurs nouvelles compétences pour faire de la vidéo avec leurs smartphones. Leur formation n’était pas terminée que le volcan Nyiragongo faisait rougeoyer le ciel au-dessus de cette ville de l’est de la RD Congo.

Les 5 enfants reporters et 4 jeunes “encadreurs” réunis par l’Unicef ont filmé avec leurs smartphones la surprise de la population, les doutes et le désarroi face au manque d’information diffusées par les autorités locales.

Cette première mise en situation n’était pas prévue initialement, bien entendu. Ces jeunes de Goma (comme ceux de Bukavu quelques jours plus tard) participent à une session de formation mise en place par l’Unicef dans la foulée des formations dispensées à Kinshasa en janvier par Samsa Africa.

Samsa Africa est intervenu pour concevoir le dispositif de contribution en vidéo et en audio du réseau des “enfants reporters” qui compte quelque 600 membres à travers tout le pays. 

Objectif: développer les compétences d’un réseau de contributeurs capables de raconter la façon dont les jeunes Congolais voient leur quotidien.

Les « enfants reporters » de l’Unicef en RD Congo s’initient à la vidéo mobile avec les formateurs Jacques Matand et Ange Kasongo.

Ils s’engagent pour défendre et faire reconnaître leurs droits sur le blog “Pona Bana”, sur les antennes de Radio Okapi enfants et à travers des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux..

Deux journalistes professionnels, initiés à la vidéo mobile par Philippe Couve de Samsa Africa, ont pu former à leur tour des “enfants reporters”. Journaliste et formatrice, Ange Kasongo explique:

“Il faut aller où sont les jeunes et ne pas les éloigner de leurs habitudes. Aidons-les à mieux consommer et collecter l’information puis formons-les pour produire du contenu.”

Ange Kasongo

La vidéo n’est que l’un des volets du programme. Prendre la parole, pour les “enfants reporters”, c’est aussi apprendre à s’exprimer à la première personne. Au programme de leur formation: des exercices pour mieux raconter les histoires vécues et défendre leurs points de vue. Cela passe par le texte, par l’audio et aussi par la vidéo.

Les productions réalisées sont publiées sur le site de “Pona Bana” et également sur les ondes de Radio Okapi Enfant ou sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter).

Les journalistes congolais Ange Kasongo Adihe et Jacques Matand animent cette grande communauté, composée de 600 enfants reporters en RDC encadrés par des dizaines de jeunes reporters.

Après la formation, en quelques heures, les “enfants reporters” ont été capables de témoigner de leur vision des événements qui se déroulent dans leur ville. Comme dans cette vidéo qui ne vous semblera sans doute pas extraordinaire mais qui, à nos yeux, signifie beaucoup.

Jordan Benekire a 13 ans. Il est filmé par un camarade de son âge et, avec un simple smartphone et une application de montage, ils ont été en mesure de produire cette vidéo.

Preuve est faite, une fois de plus, que la vidéo mobile permet de donner une voix au plus faibles et à toutes celles et ceux qui n’ont pas nécessairement voix au chapitre dans les médias que l’on dit “traditionnels”.