Les experts de Samsa Africa conseillent et forment les équipes de la radio des Nations unies dans le plus grand pays d’Afrique: la République démocratique du Congo. L’enjeu de la transformation numérique est au centre des enjeux de ce média qui informe les 100 millions de Congolais répartis sur un territoire vaste comme l’Union européenne.

La transition numérique des médias est au cœur des savoir-faire de Samsa Africa et de Samsa.fr. Cette adaptation impérative aux évolutions rapides des technologies et des usages n’épargne pas l’un des plus grands médias de RD Congo, la radio des Nations unies dans le pays: Radio Okapi que Samsa Africa accompagne dans cette mutation depuis 2019.

Née en 2002, Radio Okapi s’est très vite imposée dans le paysage pour les auditeurs en quête d’informations fiables. Mais, en 2021, la FM ne suffit plus. Les Congolais, qui bénéficient de la 4G dans les grandes villes et ne lâchent plus leurs smartphones, sont tentés d’aller voir ailleurs. Il a donc fallu concevoir et mettre en place, avec les équipes d’Okapi, un plan de transformation numérique. Passionnant… et l’impact est déjà là !

Un million de ‘fans” sur Facebook

Quand j’ai rejoint Samsa Africa, la filiale de Samsa.fr développant des activités sur le continent, j’ai très vite senti que ce chantier allait me plaire : après des mois d’échanges avec Radio Okapi, nous avions donc le feu vert pour les accompagner dans leur transformation numérique. Avec un objectif : faire de cet acteur historique de l’information, dont les émetteurs arrosent l’ensemble du territoire (compter cinq fois la taille de l’Hexagone), un média capable d’avoir le même type d’impact sur les conversations en ligne. 

Pour la petite histoire, Radio Okapi ne part pas de zéro, loin de là : avec plus d’un million de fans sur sa page Facebook (sans compter les multiples pages d’émissions), plus de 700 000 abonnés sur Twitter et des pics d’audience impressionnants lors des temps forts de l’actualité, c’est un média déjà bien installé sur les réseaux. Pourtant, en regardant, dans le détail, l’organisation de la radio (soumise, qui plus est, à de fortes contraintes en raison du Covid-19), on s’aperçoit très vite que l’antenne FM est restée, jusqu’en 2020, la colonne vertébrale du quotidien. 

S’emparer des enjeux de la transformation numérique

Passer au bi-média, c’était indispensable pour Okapi, mais c’est un changement de perspective assez radical qui implique un engagement de tous. C’est vrai en Europe, et c’est vrai… à Kinshasa. Alexander Essome, directeur de Radio Okapi, et Martin Sebujangwe, rédacteur en chef d’Okapi, en ont bien conscience. Et ces derniers se sont fortement impliqués dans cette aventure éditoriale… mais aussi et surtout humaine. Leur principale préoccupation, qui a été déterminante dans la réussite de leur travail, a été de parvenir à embarquer toutes les équipes dans ce grand projet de transformation d’Okapi.

Martin Sebujangwe, rédacteur en chef, et Alexander Essome, directeur de Radio Okapi

Ce qui a impliqué de réfléchir, ensemble, à la conception d’une feuille de route capable de convaincre et de rassembler les journalistes d’Okapi, mais aussi les correspondants, les éditeurs web ou encore les producteurs. 

Réorganiser avec méthode et ambition

Mieux encore : on ne pouvait pas faire de cette transformation numérique une simple question de workflow. Alexander Essome et Martin Sebujangwe ont tout de suite saisi qu’il fallait donner du sens à cette réorganisation. C’est la raison pour laquelle cette feuille de route de Radio Okapi est venue rappeler les engagements de ce média vis-à-vis de ses publics

S’en est donc suivi le temps des rencontres, des échanges et des réunions pour expliquer et rassurer les équipes avant de commencer à dérouler, avec méthode, un plan de réorganisation. Sans jamais perdre de vue l’ambition : recréer un lien fort avec les audiences d’Okapi.

“La bataille du matin”

Premier combat pour Okapi : ne pas se laisser devancer par la concurrence sur “la bataille du matin”. Ce qui implique de travailler sur l’ensemble de l’organisation pour que l’antenne ne soit pas la seule à être sur l’information le matin. Radio Okapi, avec son réseau de correspondants dans les provinces et la force de frappe qui est la sienne en ligne, ne pouvait plus se permettre que ses productions numériques soient publiées… après l’antenne.

Session de travail avec les équipes de Radio Okapi.

C’est un chantier au long cours, mais il a fallu réorganiser, déjà, la circulation de l’information en interne, revoir les horaires de prises de poste, voire repenser certaines fiches de postes pour que l’équipe soit en mesure de faire la différence dès les premières heures du jour. Quatre mois après le début de notre travail en commun, les choses ont déjà bougé.

La création d’un “hub éditorial »

Étape suivante : créer, au cœur de la rédaction, un “hub éditorial” capable de centraliser, à Kinshasa, les informations essentielles venant de tout son réseau pour mieux organiser ensuite la production. Ce hub, piloté par un superviseur, n’est pas là uniquement pour gérer les urgences, c’est aussi là qu’on anticipe ou qu’on imagine les prochaines grandes opérations pour le média. C’est une question d’agilité, de réactivité, mais aussi de relation aux audiences. Le hub est à l’écoute pour mieux informer.

Les responsables d’Okapi en ont bien conscience. Ce “hub éditorial”, qui va être mis en place dans les semaines qui viennent, sera à la fois le garant de la production bi-média d’Okapi, mais aussi le moteur de sa transformation. La FM reste puissante et indispensable pour Okapi, mais le numérique est son horizon.

La nomination d’un responsable de la relation avec les audiences 

Troisième élément clé dans cette transformation numérique : travailler sur la relation aux audiences. De la même manière que le média suisse Le Temps a su, avec Hyperlien, développer une offre à la fois soucieuse de recréer un lien de confiance, de combler des attentes fortes de son audience, voire d’identifier de nouveaux axes de travail, Radio Okapi va donc pouvoir s’ouvrir sur ses public. Et s’interroger sur l’évolution de ses productions. 

Que ce soit en analysant les données au quotidien, en participant aux diverses conférences de rédaction, ou en proposant de nouvelles actions en direction du public, Axel Gontcho, qui vient d’être nommé responsable des audiences, est aujourd’hui chargé de porter, au sein de la rédaction, la parole des auditeurs et internautes. C’est un rôle d’ambassadeur essentiel pour que vive cette métamorphose, et ce dernier est déjà pleinement investi dans cette mission.

Ce n’est que le début d’un virage pour Radio Okapi, mais déjà, les premiers fruits sont là. Et plus que jamais, toutes les équipes sont sur le pont. Pour nous, c’est en tout cas une très grande fierté d’avoir pu travailler avec des interlocuteurs aussi motivés, désireux d’avancer et de construire. Longue vie à Okapi !